La Corée du Nord effectue deux essais de missile de croisière de longue portée
La Corée du Nord a procédé à deux tirs d'essai en mer de missiles de croisière de longue portée, ont annoncé lundi les médias d'État.
Au cours de cet exercice organisé dimanche, le premier du genre depuis début novembre, le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un a supervisé les opérations et appelé à un développement "illimité et soutenu" des forces nucléaires de son pays, a écrit l'agence de presse officielle KCNA.
Selon l'agence, deux projectiles ont été tirés au-dessus de la mer Jaune.
L'objectif de cet exercice était d'évaluer "la posture de riposte et la capacité de combat des sous-unités de missiles de longue portée", a rapporté KCNA.
Les médias d'État ont diffusé des photos des missiles en cours de lancement et atteignant leur cible, précisant qu'ils avaient volé pendant plus de deux heures.
Selon l'état-major interarmées de Séoul, les missiles ont été tirés dimanche à 08H00 (23H00 GMT samedi) depuis la région de Sunan, près de la capitale Pyongyang.
Kim Jong Un a déclaré que le gouvernement et le parti au pouvoir "consacreraient comme toujours tous leurs efforts au développement illimité et soutenu de la force de combat nucléaire de l'État", selon KCNA.
- Contrer les manoeuvres américaines -
Le dernier essai de ce type s'est tenu le 6 novembre, un peu plus d'une semaine après que le président américain Donald Trump eût exprimé son intérêt pour une rencontre avec le dirigeant nord-coréen. Mais Pyongyang n'avait pas répondu.
M. Trump venait alors d'approuver le projet de la Corée du Sud de construire un sous-marin à propulsion nucléaire. Selon les analystes, ce projet risquait de susciter une réaction agressive de la part de Pyongyang.
La semaine dernière, le ministère de la Défense nord-coréen a condamné l'accostage en Corée du Sud du sous-marin d'attaque à propulsion nucléaire USS Greenville de la marine américaine, ont rapporté les médias d'Etat.
L’exercice de lundi vise à contrer ces manoeuvres, selon Yang Moo-jin, ancien président de l'Université des études nord-coréennes à Séoul.
"Les missiles de croisière de type flèche, d'une portée d'environ 2.000 kilomètres, sont capables de frapper non seulement l'ensemble de la péninsule coréenne mais aussi les bases arrière des forces américaines stationnées au Japon", a indiqué M. Yang à l'AFP.
- Plus de missiles -
La Corée du Nord a considérablement intensifié ses lancements de missiles ces dernières années, et le test de lundi fait suite à plusieurs annonces de la part de Kim Jong Un.
Lors d'une visite dans des usines de munitions vendredi, M. Kim a ordonné d'augmenter la production de missiles en 2026 afin de répondre aux "besoins prévisionnels" des armées, a relaté KCNA.
D'après les analystes, le but des essais nord-coréens est d'améliorer les capacités de frappe de précision, défier les Etats-Unis et la Corée du Sud, et tester des armes avant d'éventuellement les exporter vers la Russie.
En plus d'envoyer des troupes en Ukraine, Pyongyang a fourni à Moscou des obus d'artillerie, des missiles et des systèmes de roquettes à longue portée. En retour, la Russie envoie à la Corée du Nord une aide financière, des technologies militaires ainsi que des fournitures alimentaires et énergétiques.
Les sanctions imposées par les Nations unies contre Pyongyang pour son programme nucléaire lui interdisent de posséder des missiles balistiques, qui effectuent la majeure partie de leur trajectoire en dehors de l'atmosphère terrestre.
La Corée du Nord possède pourtant des dizaines d'ogives nucléaires, selon les experts, et affirme que cet arsenal est une dissuasion nécessaire face à ce qu'elle considère comme une menace militaire des Etats-Unis et de ses alliés.
Depuis l'échec du sommet de 2019 entre MM. Kim et Trump sur les questions de la dénucléarisation et de l'allègement des sanctions, la Corée du Nord s'est présentée à plusieurs reprises comme une puissance nucléaire "irréversible".
L.Flores--LGdM