La Gaceta De Mexico - Bangladesh: foule immense aux funérailles du leader étudiant assassiné

Bangladesh: foule immense aux funérailles du leader étudiant assassiné
Bangladesh: foule immense aux funérailles du leader étudiant assassiné / Photo: © AFP

Bangladesh: foule immense aux funérailles du leader étudiant assassiné

Des dizaines de milliers de personnes ont assisté samedi à Dacca aux obsèques d'un leader étudiant assassiné, deux jours après les violentes manifestations déclenchées par l’annonce de sa mort.

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Une immense foule a accompagné le cortège funèbre de Sharif Osman Hadi, figure de la révolte étudiante qui a conduit à la chute de l'ex-Première ministre autocratique Sheikh Hasina en août 2024.

Candidat aux législatives du 12 février, M. Hadi est décédé jeudi dans l'hôpital de Singapour où il était soigné.

Ce militant de 32 ans avait été grièvement blessé le 12 décembre après avoir été abattu par des assaillants masqués au moment où il sortait d'une mosquée de la capitale du Bangladesh.

Des policiers munis de caméras‑piétons ont été déployés devant le Parlement, où une prière a été dite en son hommage.

Le corps de M. Hadi, rapatrié vendredi, a été inhumé à la mosquée centrale de l'université de Dacca.

"Nous ne sommes pas venus ici pour (lui) dire adieu", a déclaré le chef du gouvernement provisoire, Muhammad Yunus, dans un émouvant discours.

"Tu es dans nos cœurs et tu resteras dans le cœur de tous les Bangladais tant que le pays existera", a affirmé le prix Nobel de la paix de 85 ans.

M. Hadi était aussi connu pour ses critiques virulentes à l'égard de l'Inde, pays voisin du Bangladesh et soutien du régime autocratique de Mme Hasina, en exil à New Delhi.

Pour Iqbal Hossain Saikot, un fonctionnaire présent aux obsèques, M. Hadi a été tué parce qu'il s’opposait fermement à l'Inde.

Il continuera à vivre "parmi les millions de Bangladais qui aiment la terre et son territoire souverain", a déclaré M. Saikot, 34 ans, à l'AFP.

L'annonce jeudi soir de sa mort a déclenché de violentes manifestations, les protestataires exigeant notamment l'arrestation des auteurs de cet assassinat.

Des bâtiments de la capitale, dont ceux des principaux journaux Prothom Alo et The Daily Star, ont été vandalisés et incendiés.

Ces deux quotidiens, sont accusés par leurs détracteurs d'être favorables à l'Inde.

L'organisation de défense des droits Amnesty International a exhorté le gouvernement provisoire à enquêter de manière "rapide, approfondie, indépendante et impartiale" sur cet assassinat.

Elle a également fait part de son inquiétude après le lynchage à mort jeudi de Dipu Chandra Das, un ouvrier hindou du secteur textile, accusé de blasphème.

M. Muhammad Yunus a indiqué que sept personnes ont été arrêtées, soupçonnées d'être liées à ce meurtre à Bhaluka, dans le centre du pays.

V.Vega--LGdM