Chili: le nouveau président élu d'extrême droite promet un gouvernement "d'union nationale"
Le nouveau président élu du Chili, José Antonio Kast, a mis de côté lundi son discours d'extrême droite anti-immigrés et s'est engagé à diriger un gouvernement "d'union nationale" après sa victoire écrasante au second tour dimanche.
Lors d'une rencontre avec le président sortant de gauche Gabriel Boric au palais présidentiel de la Moneda, cet ex-député ultraconservateur, père de neuf enfants, a réaffirmé qu'il travaillerait pour tous les Chiliens lorsqu'il prendra ses fonctions le 11 mars prochain.
"Il existe certaines situations qui nous touchent tous, qu'il s'agisse de sécurité, de santé, d'éducation ou de logement", a-t-il relevé, s'engageant à former un gouvernement "d'union nationale".
Pendant la campagne très polarisée l'opposant à sa rivale de gauche Jeannette Jara, M. Kast, avocat de 59 ans, s'était engagé à expulser près de 340.000 migrants, principalement vénézuéliens, à lutter contre la criminalité et à sécuriser la frontière avec la Bolivie.
Depuis sa victoire écrasante dimanche soir, il s'est efforcé d'adopter un ton plus conciliant.
Il a obtenu le soutien de 58% des électeurs, ce qui aurait pu être interprété comme un mandat en faveur d'un changement radical.
Mais face aux craintes suscitées par son soutien passé à la dictature sanglante d'Augusto Pinochet (1973-90), M. Kast a également évoqué la démocratie et la nécessité de "préserver les institutions".
"Ce n'est pas le gouvernement d'une seule personne ou d'un seul parti. Il sera plus large afin de parvenir à un consensus sur les questions fondamentales", a-t-il affirmé.
Katherine Arcos, comptable interrogée lundi à Santiago, espère qu'"il sera un bon président pour notre pays. Qu'il pourra relancer l'économie, résoudre le problème de la délinquance et de l'insécurité".
Lundi matin, comme première activité post-élection, M. Kast a pris son petit-déjeuner avec des partisans dans la commune rurale de Buin, dans la banlieue de Santiago, où il a remporté sa première victoire électorale en 1996 en tant que conseiller municipal.
Il doit également se réunir dans la journée avec les partis de droite dont il aura besoin pour approuver des textes dans un Parlement fragmenté.
Mardi, il sera reçu par le dirigeant ultralibéral Javier Milei, a indiqué à l'AFP une source au sein de la présidence argentine. Ce dernier l'a félicité la veille pour sa victoire, faisant part de son "immense joie" après "l'écrasante victoire de (son) ami" Kast.
A.M. de Leon--LGdM