La Gaceta De Mexico - Sommet arabe: le Bahreïn appelle à une conférence internationale pour la paix au Proche-Orient

Sommet arabe: le Bahreïn appelle à une conférence internationale pour la paix au Proche-Orient
Sommet arabe: le Bahreïn appelle à une conférence internationale pour la paix au Proche-Orient / Photo: © BNA (Bahrain News Agency)/AFP

Sommet arabe: le Bahreïn appelle à une conférence internationale pour la paix au Proche-Orient

Le roi du Bahreïn a appelé jeudi à une "conférence internationale pour la paix" au Proche-Orient devant les dirigeants arabes réunis dans le pays du Golfe pour un sommet dominé par la guerre entre Israël et le Hamas palestinien dans la bande de Gaza.

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Le royaume appelle à "une conférence internationale pour la paix" au Proche-Orient, ainsi qu'à "soutenir la pleine reconnaissance de l'Etat de Palestine et son adhésion aux Nations unies", a déclaré Hamad ben Issa Al Khalifa à l'ouverture du 33e sommet de la Ligue arabe à Manama.

Invité au sommet, le secrétaire générale de l'ONU, Antonio Guterres, a estimé que la guerre qui ravage la bande de Gaza depuis plus de sept mois était "une plaie ouverte qui menace d'infecter toute la région", en réitérant son appel à la "libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages" et un "cessez-le-feu humanitaire immédiat".

"Toute offensive sur Rafah est inacceptable", a-t-il ajouté alors qu'Israël menace de lancer une offensive d'envergure sur cette ville du sud de la bande de Gaza où s'entassent des centaines de milliers de déplacés.

Les chefs d'Etat et de gouvernements de la région s'étaient déjà réunis en novembre à Ryad, en Arabie saoudite, lors d'un sommet d'urgence organisé conjointement avec l'Organisation de la coopération islamique (OCI).

Ils avaient alors condamné l'offensive d'Israël, tout en s'abstenant d'énoncer des mesures économiques et politiques punitives à son encontre, malgré la colère populaire dans un monde arabe et musulman acquis à la cause palestinienne.

Mais le sommet de Bahreïn pourrait être différent, dans un contexte plus favorable à l'idée d'une solution à deux Etats au conflit israélo-palestinien, prônée par les pays arabes, estime le professeur et analyste koweïtien Zafer Al-Ajmi.

L'opinion publique occidentale est devenue "plus encline à soutenir les Palestiniens et à lever l'injustice qui leur a été infligée au cours des 70 dernières années". Et Israël n'est pas parvenu à réaliser ses objectifs de guerre et s'enlise dans le conflit, affirme-t-il.

Depuis le sommet arabe de novembre, le bilan des morts dans le territoire palestinien assiégé et pilonné par l'armée israélienne depuis plus de sept mois est passé d'environ 11.000 à plus de plus de 35.000 morts.

- Changement de "ton" -

La guerre a débuté le 7 octobre après une attaque sans précédent du Hamas contre Israël, qui a fait plus de 1.170 morts, majoritairement des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes. Plus de 250 personnes ont été enlevées ce jour-là et 128 restent captives à Gaza, dont 36 seraient mortes, selon l'armée.

En riposte, Israël a promis d'anéantir le mouvement islamiste palestinien et dit vouloir détruire ses derniers bataillons à Rafah.

La vaste offensive lancée par Israël a ravagé la bande de Gaza, où 35.272 morts personnes ont été tuées, majoritairement des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.

Face à l'ampleur de la catastrophe humanitaire à Gaza, et l'enlisement des négociations en vue d'une trêve, "le ton (des pays) arabe a changé", affirme Zafer Al-Ajmi, estimant que la déclaration finale du sommet pourrait cette fois inclure des initiatives importantes.

Le message serait d'autant plus fort qu'il émanerait de Bahreïn, l'un des deux pays du Golfe, avec les Emirats arabes unis, à avoir normalisé ses relations avec Israël en 2020, ajoute-t-il.

Outre la question palestinienne, les dirigeants arabes devraient se pencher sur les autres conflits dans la région, au Soudan, en Libye, au Yémen et en Syrie, dont le président Bachar al-Assad sera présent après avoir été longtemps boycotté par le royaume de Bahreïn.

Les attaques des rebelles Houthis du Yémen contre les navires en mer Rouge et dans le Golfe d'Aden devraient également figurer au menu des discussions, indique le journaliste et analyste bahreïni, Mahmeed al-Mahmeed.

Le pays hôte est membre de la coalition maritime mise en place par les Etats-Unis pour contrer les attaques que ces rebelles pro-iraniens disent mener en solidarité avec les Palestiniens de la bande de Gaza.

"Ces voies maritimes vitales ne sont pas seulement importantes pour les pays de la région, mais aussi pour l’économie mondiale", souligne-t-il.

M.Pacheco--LGdM