Ukraine : Zelensky rencontre le pape et prépare ses propositions
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui poursuit en Italie sa tournée auprès de ses alliés européens, doit envoyer mardi soir à Washington sa proposition révisée du plan Trump visant à mettre fin à la guerre en Ukraine.
Le plan présenté par Washington, comprenant initialement 28 points, a été ramené à 20 points après les discussions américano-ukrainiennes du week-end, a indiqué lundi soir M. Zelensky depuis Londres.
"Nous allons travailler sur ces 20 points. Nous n'aimons pas tout ce que nos partenaires ont ramené" de Moscou", a-t-il expliqué au sujet du plan proposé par les négociateurs américains après leur retour du Kremlin, ajoutant: "Demain (mardi) soir, nous ferons tout notre possible pour transmettre notre position aux Etats-Unis".
Sous pression de son homologue américain Donald Trump qui souhaite arracher un accord de paix, M. Zelensky s'est entretenu lundi à Londres et à Bruxelles avec des dirigeants européens qui ont affiché leur solidarité avec Kiev.
Donald Trump, qui souffle le chaud et le froid avec le dirigeant ukrainien, l'accuse de ne "pas avoir lu" les dernières propositions de son administration, jugées par les alliés de Kiev comme étant trop favorables à Moscou.
Le plan de Washington prévoyait que l'Ukraine cède des territoires non occupés par la Russie en échange de promesses de sécurité insuffisantes pour répondre aux aspirations de Kiev à rejoindre l'Otan.
Selon M. Zelensky, la question territoriale et les garanties de sécurité internationale figurent parmi les principaux points de blocage.
"Envisageons-nous de céder des territoires ? Nous n'avons aucun droit légal de le faire, en vertu de la loi ukrainienne, de notre constitution et du droit international. Et nous n'avons aucun droit moral non plus", a-t-il affirmé.
"L'essentiel est de savoir ce que nos partenaires seront prêts à faire en cas de nouvelle agression de la Russie. Pour l'instant, nous n'avons reçu aucune réponse à cette question."
- "Garanties de sécurité solides" -
Mardi matin, M. Zelensky a été reçu par le pape Léon XIV dans la résidence pontificale de Castel Gandolfo, près de Rome, et doit rencontrer dans la journée la Première ministre italienne Giorgia Meloni.
La pape américain "a exprimé son vif désir que les initiatives diplomatiques en cours aboutissent à une paix juste et durable", a indiqué le Vatican dans un communiqué publié après la rencontre, qui a duré 30 minutes.
Cette dernière soutient fermement Kiev depuis le début de l'invasion russe en février 2022, malgré les réticences de Matteo Salvini, chef de la Ligue, l'un de ses alliés au sein de coalition.
Rome a fourni des armes à l'Ukraine, mais uniquement pour un usage intérieur, et exclut l'envoi de troupes comme l'ont proposé Londres et Paris.
La semaine dernière, le gouvernement italien a reporté sa décision concernant le renouvellement de l'aide militaire à l'Ukraine, l'autorisation actuelle expirant le 31 décembre. Selon la presse, M. Salvini aurait remis en question sa nécessité compte tenu des pourparlers de paix.
Mme Meloni a jusqu'ici maintenu son soutien à Kiev, affirmant: "Tant qu'il y aura une guerre, nous ferons tout notre possible, comme nous l'avons toujours fait, pour aider l'Ukraine à se défendre".
Lundi, M. Zelensky a rencontré à Londres les dirigeants britannique, français et allemand avant de se rendre à Bruxelles pour des entretiens avec les chefs de l'UE et de l'Otan.
"La souveraineté de l'Ukraine doit être respectée", a soutenu la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, à l'issue de la réunion de lundi. "Sa sécurité doit être garantie à long terme en tant que première ligne de défense de l'Union."
Même tonalité chez le président français, Emmanuel Macron. "Nous préparons des garanties de sécurité robustes et des mesures pour la reconstruction de l'Ukraine", a-t-il écrit sur X lundi, en appelant à "renforcer les convergences" avec les Etats-Unis.
Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump, qui avait promis d'obtenir la fin de la guerre en Ukraine en 24 heures, a adopté une attitude fluctuante envers Kiev, reprochant notamment à M. Zelensky son manque de gratitude envers les Etats-Unis. Mais il affiche aussi sa frustration face à Vladimir Poutine et a récemment imposé des sanctions aux entreprises pétrolières russes.
Y.Mata--LGdM